Roger Hanin

Le nom de Roger Hanin est indissociable du monde artistique français. Passionné par la comédie, il compte parmi les acteurs les plus passe-partout du milieu avec une carrière prolifique autant au théâtre que devant les caméras.
Portrait d'un grand homme
Roger Lévy de son vrai
nom voit le jour en Algérie en 1925. Né de parents juifs, il souffre
durant sa jeunesse des persécutions instiguées contre sa communauté.
Cette filiation lui vaudra d'ailleurs de se faire renvoyer durant son
cycle secondaire, les lois de Vichy interdisant l'accès aux écoles à
toutes personnes d'origine juive.
De cette malheureuse
expérience naîtra un mouvement de révolte chez le jeune homme, bien
décidé à s'en sortir. Fier de ses origines, il s'engage comme aviateur
pour l'armée en 1944. La période d'après-guerre n'en sera pas moins
difficile à traverser et le jeune homme adopte le nom de jeune fille de
sa mère, Hanin, pour percer dans le milieu du cinéma.
Les petits boulots s'accumulent cependant et Roger Hanin
profitera de cette période pour perfectionner son style en visionnant
des grands classiques du cinéma. Loin de vouloir se cantonner à ce
milieu, le jeune Roger Hanin compte bien s'essayer au théâtre par la même occasion.
Roger Hanin sur les planches de théâtre
Roger Hanin parvient à décrocher un rôle secondaire dans la pièce « La jacquerie
» jouée en 1952. Cette première expérience lui donne définitivement le
goût de la comédie et il décroche un nouveau contrat très rapidement
après la fin de sa première pièce.
Présentée au Théâtre de l'Oeuvre, « La résurrection des corps » est chaleureusement saluée par les critiques. À partir de cette pièce à succès Roger Hanin
se lance dans une multitude de représentations, bien décidé à faire
carrière dans ce milieu. Le jeune comédien s'intéresse autant aux
grands classiques qu'aux pièces plus modernes comme le prouve son
palmarès de 1953 aux années 60.
« La maison de la nuit » en 1953, « Othello » en 1954 ou « La chair de l'orchidée » en 1955 lui offrent de belles expériences. Le public le reconnaît désormais et Roger Hanin est pressenti pour être le nouveau talent montant du théâtre. Jouée en 1962 sur la scène du Théâtre du Vieux-Colombier, « L'otage » est un succès sans précédent de même que « Le contrat » en 1969.
Il s'essaye également à l'écriture et joue dans sa propre pièce un an plus tard en l'intitulant « Ciel, où sont passées les dattes de tes oasis? ». Le succès est au rendez-vous et Roger Hanin réitère cette expérience en 1973 et 1983 avec « Virgule » et « Argent, mon bel argent ».
En 1997, le comédien s'illustre également dans l'adaptation de l'oeuvre de Molière, « Tartuffe ». En 2006, le public a le plaisir de le voir fouler les planches du Théâtre Le Temple pour la pièce « Un petit pull over angora ».
Roger Hanin, un acteur accompli
La carrière cinématographique de Roger Hanin se fait parallèlement à ses représentations au théâtre. Il débute en 1952 avec un rôle de figuration dans « Le chemin de Damas ». Le rôle un peu plus étoffé du personnage de Ménard dans « Série noire » en 1955 lui permet de se faire remarquer pour son talent.
Dans le courant de la même année, Roger Hanin apparaît dans deux autres longs métrages au succès mitigé « Gas-oil » et « Les hussards ». Le comédien obtient par la suite un second rôle dans le film « Tamango » sorti en salle en 1958. L'homme se complaît à endosser des rôles secondaires, mais non moins importants comme dans « Rocco et ses frères » en 1960, « Le tigre aime la chair fraîche » en 1964 ou encore « Clair de terre » en 1969.
Sa performance dans « Le coup du sirocco
» en 1978 est particulièrement saluée. Le public français apprécie de
plus en plus cet acteur discret et doué qui fait d'un simple second
rôle un personnage attractif.
Les années 80 marquent un tournant favorable pour la carrière de Roger Hanin. Il est à l'affiche de nombreux longs métrages à succès comme « Le grand pardon » en 1981 ou encore « Les misérables » en 1982. « L'union sacrée » en 1988 est vite devenu un grand classique de sa filmographie.
Suit alors la fabuleuse aventure de la série télévisée « Navarro » diffusée de 1989 à 2007. Il tourne simultanément dans d'autres longs métrages comme « Le grand pardon 2 » ou encore « Soleil », dont il a également écrit le scénario.
Roger Hanin met officiellement fin à sa carrière en 2008, affirmant vouloir se reposer et savourer tout simplement ses années de retraite.